### Discours du Président Laurent Gbagbo à Bonoua : Un Événement Marquant à Bonoua
Amis, chers frères de Bonoua, je vous salue et vous remercie. Je salue d’abord les gens de ma génération, puisque je viens d’être intégré à une nouvelle génération. J’ai d’abord été dire bonjour au roi avant d’arriver ici. À vous tous, connus et inconnus, je vous salue.
Monsieur le Maire, Monsieur Amétier, j’ai participé à une cérémonie avec votre père, qui a accompli un travail remarquable en bousculant les autorités pour rapatrier les restes de résistants ivoiriens. À l’époque de la résistance anticoloniale, deux figures importantes furent arrêtées en Côte d’Ivoire et envoyées au Gabon : Sam, arrêté à Guemou en pays Yakuba, et un autre combattant. Le père de Monsieur Amétier s’est adressé à Houphouët-Boigny pour obtenir la restitution des restes de ces résistants ivoiriens.
Monsieur Amétier, père, a fait une démarche similaire pour obtenir les restes de Cadio Amangoa. Pour nous, Abouré, et pour toute la Côte d’Ivoire, Cadio Amangoa est perçu comme un lion, et il a agi en conséquence. J’ai dit à mes camarades du FPI que le retour des restes de Cadio Amangoa n’était pas une affaire de parti, mais une affaire nationale. J’ai donc fait téléphoner à Monsieur Amétier pour organiser une cérémonie officielle afin que tout le peuple ivoirien puisse honorer ce combattant.
Monsieur le Maire, merci d’être ici. Je connais beaucoup de personnes à Bonoua, comme Oba Albert, avec qui j’ai fait deux ans de prison. Bien qu’il soit du PDCI et moi du FPI, nous étions amis. Je connais aussi Venance et d’autres, et je sais que des gens comme Kadio Amangoa doivent être honorés et continuer à l’être.
Je suis ici un 14 juillet, date que ceux ayant plus de 30 ans doivent se rappeler. C’était ici, à Bonoua, que ma première tribune fut dressée pour un meeting du FPI le 14 juillet 1990. C’était le premier meeting organisé après que le multipartisme fut accordé le 30 avril. Le FPI, le PIT, l’USD et le Parti Socialiste de Mauritanie Bamba avaient décidé de faire une manifestation commune à Korhogo. Mais après cette manifestation commune, le premier meeting propre au FPI eut lieu ici, à Bonoua.
Je salue Mathias, qui est un homme brave. Le jour où nous avons été gazés ici, il m’a protégé en m’amenant dans la maison du père du député actuel, Écra, pour m’abriter. La bataille a été rude ce jour-là, et je m’en souviens comme si c’était hier.
Quelqu’un a demandé à Ékra si Gbagbo venait souvent à Bonoua. Bien que je sois souvent à Abidjan, je n’ai pas pu venir avant car les programmes sont chargés. Ékra m’a demandé de venir, et je lui ai répondu que je devais d’abord aller à l’Ouest, où les souffrances étaient plus intenses. Ce qui s’est passé en pays ouest est un quasi-génocide, avec plus de 1000 morts en une seule journée. C’est pourquoi je suis venu ici maintenant, pour vous saluer.
Mes chers amis, nous devons nous organiser pour que ce gouvernement ne soit plus en place en 2025. Je profite de cette tribune pour dire à tous les hommes politiques que j’ouvre les bras à ceux qui souhaitent un rassemblement clair et sain pour battre ce gouvernement. Toutefois, il faut être loyal et honnête dans cette démarche.
Pour réussir aux élections, il faut des cartes d’identité. Entre 2000 et 2010, j’avais fait en sorte que les cartes d’identité soient gratuites. Je demande à l’État de faire un effort financier pour les plus pauvres et de leur fournir des documents d’identité gratuitement.
Je connais un ami dont la facture d’électricité est passée de 300 000 à 900 000 francs. C’est le résultat d’un mauvais gouvernement. La vie est chère et même pour venir ici, nous avons dû passer par des péages coûteux.
Il y a aussi le problème de l’empoisonnement des cours d’eau par le cyanure et le mercure utilisés dans la recherche d’or. Cela empoisonne les rivières et tue les enfants et les femmes qui y lavent leur linge.
En conclusion, je suis venu ici pour vous saluer et non pour faire campagne. Je reviendrai pour cela. En attendant, je vous remercie tous, et je remercie spécialement Monsieur le Maire et ceux qui ont participé à cette rencontre. Ne regrettez jamais d’avoir lutté, car ceux qui luttent sont honorés. Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
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